En début de semaine, j’ai accueilli, pour deux jours de travail, ma collègue députée Laetitia Saint-Paul (Maine-et-Loire), présidente du groupe d’études « Eau et biodiversité » à l’Assemblée nationale.

 

JOUR 1 :

Alimentation durable, élevage et gestion de l’eau, filière apicole et rôle des pollinisateurs, agriculture biologique et aléas climatiques : nous avons eu des séquences de travail à Rocamadour, Floirac, Saint-Jean Mirabel et Felzins. L’occasion de rencontrer les acteurs concernés par les problématiques autour de la gestion de l’eau et de la biodiversité et d’effectuer les remontées de terrain nécessaires à l’enrichissement des travaux législatifs.

L’environnement fait partie intégrante du quotidien des Français. Le Lot est très représentatif des défis à relever sur le territoire national dans tous les domaines de notre vie : consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir.

 

La prise en compte écologique est donc permanente dans nos travaux à l’Assemblée nationale ; j’en veux pour preuve la loi « Climat et Résilience », adoptée en 2021, qui vise à accélérer la transition de notre modèle de développement vers une société neutre en carbone, plus résiliente, plus juste et plus solidaire.

 

Sur le thème de l’alimentation durable et locale, nous avons échangé avec le président de l’AOP Rocamadour (fromage de chèvre), notamment sur la problématique autour de l’élevage et de la gestion de l’eau.

Avant de visiter la ferme des Lavandes dans le hameau de Lavitalie (culture en agriculture biologique et gestion des aléas climatiques), nous sommes allés au Rucher-École de Rocamadour, sur les deux sites de la Borie d’Imbert et du Pech de Gourbières, avec les représentants de l’association (plus de 160 adhérents). Cette visite nous a permis d’aborder le sujet de l’apiculture et des pollinisateurs sur le Causse du Quercy. En France, plus de 70.000 apiculteurs sont déclarés et on note une hausse du nombre de ruches mises en production au cours des dix dernières années. Il est primordial que les apiculteurs, tant professionnels qu’amateurs, puissent être accompagnés et sensibilisés aux bonnes pratiques pour préserver ces pollinisatrices essentielles pour l’écosystème. C’est d’ailleurs la mission importante qui incombe aux ruchers écoles.

 

Au-delà du changement climatique et de l’usage des engrais, les apiculteurs sont inquiets de la présence du Varroa et du frelon asiatique, au sujet duquel nous avons déployé un Plan de lutte national. D’où l’intérêt de rencontrer l’équipe de l’entreprise M2I, basée à Parnac, et initiatrice de solutions naturelles de lutte contre cette espèce, par un phénomène de désorientation du frelon par le biais de phéromones.

 

Les derniers rapports scientifiques font état d’une perte de 80% des espèces d’insectes en Europe au cours des 30 dernières années : cette chute est dramatique ! C’est pourquoi nous devons donc poursuivre l’amélioration de notre modèle de société afin de préserver l’existant et lutter contre les mauvaises pratiques : c’est le rôle du législateur.

 

JOUR 2 :

 

Au 2e jour du déplacement, le premier rendez-vous de travail était programmé au lac de Guirande à Felzins, une retenue d’eau créée dans les années 1990 pour l’irrigation locale. Le président du syndicat du bassin Célé-Lot a fait valoir la nécessité, pour les agriculteurs, de pouvoir recourir à la mise en place de retenues collinaires à taille humaine pour pérenniser l’activité, sans puiser dans le réseau d’eau collectif.

Des éleveurs laitiers en bio et en conventionnel CantAveyLot étaient présents pour aborder l’importance de l’eau dans la production laitière ainsi que l’inquiétude quant à la chute des ventes de lait bio. Des difficultés rencontrées également dans la transmission des exploitations laitières : Biolait compte 1.300 affiliés, dont 50% partiront à la retraite dans les 10 prochaines années.

 

Sur le thème de la gestion des espaces naturels et du pastoralisme, nous avons rendu visite au GAEC Goudoubert à Floirac, une exploitation d’Agneau fermier du Quercy (Label Rouge) et de noyers. La filière nucicole s’inquiète de la concurrence internationale et des difficultés d’écoulement des stocks. Qu’en est-il de la TVA différenciée pour les pays du Maghreb, grands consommateurs de fruits à coque, entre la France et ses concurrents (Chili, Chine, Californie) ?

 

Concernant l’Agneau fermier du Quercy, qui compte près de 75 éleveurs dans sa zone géographique, cette viande de grande qualité est bien valorisée actuellement. Les éleveurs lotois ont néanmoins alerté sur la présence du loup dans le territoire. À ce jour, 285 brebis ont été tuées ou blessées par le loup en une seule année. Les producteurs craignent une désertion de la filière, une réduction des troupeaux et un amoindrissement des parcelles entretenues. Nous devons les accompagner et protéger leur savoir-faire.

Pin It on Pinterest

Share This