Véritable clé de voûte du fonctionnement des mairies, qui plus est dans nos zones rurales, où elles/ils participent, de facto, à la vie locale, le poste de secrétaire de mairie, confronté à une crise de vocation, doit être mieux valorisé. C’est en tout cas la réflexion qu’a entamé Huguette Tiegna, aux côtés de secrétaires de mairie du Lot, qui l’ont saisie afin d’évoquer les difficultés du métier.

J’ai effectué des centaines de déplacements en mairie au cours des 5 années de mandature. J’ai pu constater que ce poste de secrétaire de mairie est historiquement et majoritairement pourvu par des femmes qui abattent, tout au long de leur carrière, un travail essentiel au fonctionnement de la collectivité. Ce poste demande de la polyvalence, des connaissances variées et approfondies, de la souplesse avec des mutualisations de postes ainsi qu’une adaptabilité du fait de la numérisation des tâches. Ces secrétaires rendent de fiers services aux citoyens et sont dotées d’un sens du service rendu au public qu’il est précieux de préserver et de valoriser. C’est en ce sens que j’ai été touchée par les sollicitations que j’ai reçues ces dernières semaines et que j’ai engagé une réflexion globale à leurs côtés.

Huguette Tiegna

D’après les chiffres nationaux plus de 50% des secrétaires de mairie prendront leur retraite d’ici 2025, ce qui en fait des profils très recherchés. Les formations dispensées, notamment par le centre de gestion de la fonction publique territoriale, permettent aux postulant.es d’acquérir des compétences variées (urbanisme, état civil, paie, comptabilité, marchés publics, gestion des équipements municipaux, préparation des conseils municipaux) et d’appréhender les services aux administrés (accueil et information des usagers, instruction et suivi de demandes d’urbanisme, recensement de la population).

Les secrétaires de mairie sont les chevilles ouvrières de la vie communale, c’est pour cette raison que je souhaite porter une réflexion quant à leur statut et la considération des différentes catégories (A, B, C). J’entends par là que les salaires doivent être plus attractifs, plus équitables, en lien avec la complexité des tâches. Les contrats, qui plus est en zones rurales, peuvent parfois être inconfortables, mutualisés, à mi-temps ou en CDD, et constituent autant de freins aux vocations. Certaines avancées sont tout de même à valoriser, notamment le RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) et le NBI (Nouvelle Bonification Indiciaire) qui ne concernent que les titulaires. Le défi pour les prochaines années est de décloisonner le cadre d’emploi contraignant de ces postes afin, d’une part, d’attirer de nouveaux agents, d’autres part, de les fidéliser par la promotion. J’entends porter cette réflexion, la co-construire avec les parties prenantes du Lot, et la traduire sur un plan législatif au cours des prochains mois à l’Assemblée nationale. J’ai d’ailleurs engagé une démarche commune avec mes collègues parlementaires afin de solliciter les ministres de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, et de la transformation de la fonction publique, Stanislas Guérini. »

Huguette Tiegna

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