29 avril 1945. Les Françaises votent pour la première fois à l’occasion des élections municipales. Quelques mois après, elles participent aux élections à l’Assemblée constituante : 33 femmes sont élues pour un total de 586 représentants. Depuis, le combat continue sans relâche. Il a fallu attendre 1998 pour que le bureau de l’Assemblée nationale décide de recourir à la forme féminine pour nommer les titres et les fonctions des femmes députées ou ministres.

Malgré des évolutions concrètes, la parité en politique est encore loin d’être effective. Depuis le début de la Vème République, aucune femme n’a jamais été durablement Secrétaire générale de la Présidence de la République, aucune femme à la présidence du Sénat, de l’Assemblée, aucune femme à la présidence du Conseil constitutionnel ou de la Cour des comptes.

Si l’Assemblée nationale se féminise petit à petit, quelques partis politiques préfèrent encore aujourd’hui payer des pénalités plutôt que d’investir des femmes. D’après le rapport de février 2022 sur la parité au sein des communes et des intercommunalités du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), seulement 1 maire sur 5 est une femme et plusieurs niveaux de collectivités territoriales ne sont soumis à aucune obligation de parité.

L’insertion des femmes dans la sphère politique se fait sûrement mais trop lentement. Le rythme doit encore accélérer.

En 2017, j’ai été la première femme à être élue dans la 2 eme circonscription du Lot. Je me suis engagée à porter la cause de l’égalité femme-homme plus haut.

Dans ce combat, au delà des lois sur l’harcèlement de rue, sur la lutte contre les violences conjugales, l’extension du congé paternité, j’ai participé à l’implémentation de l’index pour l’égalité femme-homme dans les entreprises.

Les entreprises de plus de 1000 salariés doivent désormais publier chaque année un état des lieux genré des postes à responsabilité.

Lutter pour cette égalité, c’est également combattre les biais de genre dans l’orientation professionnelle. La société, à tous les niveaux, scolaire, formation, information, doit être bousculée.

Dès l’entrée dans la vie professionnelle, les inégalités entre femmes et hommes apparaissent parfois, avant même que la carrière n’ait pu commencer. Les filières choisies par les femmes sont souvent moins porteuses sur le marché du travail, s’orientant moins dans les filières sélectives et compétitives. Cette lutte contre les stéréotypes est primordiale dès la formation professionnelle, pour permettre aux femmes de s’ouvrir à des horizons qui leur étaient fermés.

La représentation des femmes dans la société doit également évoluer.
Par exemple, selon la volonté de Gustave Eiffel, 72 noms de savants sont inscrits au premier étage de la Tour Eiffel rappelant ce que le progrès des sciences a rendu possible. Aucune femme n’y est mentionnée, malgré le fait qu’elles aient également contribué à la recherche. Où sont Yvette Cauchois, Sophie Germain, Irène Joliot-Curie ?

Cette inégalité́ de représentation doit prendre fin. C’est pourquoi je soutiens le projet “Les 40 sœurs d’Hypatie” qui a pour but de faire inscrire 40 noms de femmes au deuxième étage de la Tour Eiffel.

Le monde politique s’est construit sur un imaginaire historiquement masculin, il est temps d’y remédier.

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